Séville – Première partie

Voici près de trois semaines que je suis rentrée de Séville et après avoir pris le temps de traiter les nombreuses images que j’ai capturées ; je vous emmène enfin en balade avec moi dans une ville sublime, totalement dépaysante. Ce fut la première fois que je posais les pieds sur le sol espagnol (et j’y retourne dans moins d’un mois pour visiter Barcelone, hihi !) et j’en garde un joli souvenir.

Ce voyage devait être une surprise pour mes 25 ans mais – sans le faire exprès – je suis tombée sur le guide du Routard que ma maman avait acheté pour l’occasion, ce qui m’a évidemment mis la puce à l’oreille. Je vous le dis, j’ai tout de suite tiqué : hmm, Andalousie… Laisse-moi réfléchir… Le berceau de la corrida, non ? Et vous le savez, je suis une anti-corrida convaincue. J’avais donc un peu de mal à l’idée de visiter une ville où cette pratique est sacrée, limite sanctifiée. Alors, pendant une semaine j’ai grincé des dents à la vue des cartes postales, des cadeaux souvenirs (une peluche en forme de taureau avec des banderilles dans le dos, une fausse épée de matador, etc.). Bref, ça ne m’a pas tellement étonnée mais j’avais besoin tout de même d’en parler en préambule :)

Pour la semaine, mes parents avaient loué un très joli triplex* à quelques pas du centre-ville. Je m’y suis tellement sentie bien que j’ai voulu vous montrer l’endroit : trois grandes chambres, deux salles de bain, un beau salon, une jolie terrasse avec de quoi faire le lézard, du wifi et évidemment, la clim ! Absolument nécessaire dans une ville où il peut faire 48 degrés au soleil. Ça fait un choc, je vous jure. Quand vous sortez à 19 heures, que le soleil brille comme à midi et que la chaleur ne retombe pas, votre corps est tout chamboulé. Partout dans Séville, des panneaux vous indiquent l’heure et la température. Souvent à 22h30, il faisait encore 36 degrés – oui, je vous dis, un choc. Alors quand on parle de canicule en France, les andalous doivent bien se marrer. (*Au fait, si la location vous intéresse, c’est par ici.)

En revanche, ce n’est pas une légende : les gens ne sortent vraiment pas dans les rues avant 19/20 heures. Les seuls pigeons suicidaires que vous voyez un guide de Séville à la main et suant à grosses gouttes, ce sont des touristes. Et des touristes français – car il y avait beaucouuup beaucouuup de français. Autre petite chose que je pointe de mon doigt de voyageuse exigeante et un peu vieille bique, les espagnols du sud et l’anglais ça fait douze. J’ai été estomaqué de voir que très peu de commerçants/serveurs/vendeurs baragouinaient la langue de Shakespeare (non parce que ne pas comprendre « ice cream », faut le faire quand même) et c’est limite si ce n’était pas toi l’emmerdeur qui ne parle pas espagnol. Du coup, c’était plus simple de se faire comprendre en italien… Bon, je vous l’avoue, d’une manière générale, j’ai trouvé les sévillans peu accueillants, voire un peu méprisants envers toi (oui toi, ô pauvre touriste non hispanophone) et aussi poli qu’un parisien pressé – c’est dire ;)

Bon allez, venez, j’ai de belles choses à vous montrer : les petites rues, la superbe architecture moresque, la cathédrale Giralda, la Casa Pilatos, etc. La suite dans un prochain article !

Le premier jour, nous nous sommes simplement promenés au hasard des rues en direction du célèbre quartier Santa Cruz et puis nous sommes tombés sur la place Virgen de los Reyes et la cathédrale Giralda. Ce qui dépayse à Séville, c’est incontestablement son architecture, absolument sublime, héritée de la culture musulmane – ce que les espagnols appellent le style mudéjar. On en prend plein les mirettes à chaque coin de rue, on marche en levant sans cesse les yeux, on cherche du regard les patios à travers les grilles d’immeubles, on s’émerveille des jolies façades des maisons, on note quelques détails (des grands morceaux de tissus tendus d’un bâtiment à l’autre pour protéger les ruelles du soleil, des gros stores en osier installés aux fenêtres, etc.) et on apprend peu à peu à vivre au rythme des sévillans. C’est agréable d’être décalé, de dîner tard en terrasse et de profiter des douces températures de la nuit. C’est drôle comme la ville s’anime à partir de 23 heures, comme les rues s’emplissent de monde alors que quelques heures avant elles étaient encore désertes.

Le deuxième jour, nous avons visité la Casa de Pilatos qui se trouvait à deux minutes de notre appartement dans l’ancien quartier juif, Juderia. Il s’agit d’un palais construit entre le XVème siècle et le XVIème siècle et qui accueillait les aristocrates et seigneurs de l’époque. Le propriétaire, Don Fabrique de Ribera, lança sa construction à la suite de son retour d’Italie où il fut totalement subjugué par l’architecture renaissante italienne. De fait, la Casa de Pilatos bénéficie d’influences nouvelles et très différentes les unes des autres : mudéjar bien sûr mais aussi gothiques, renaissantes ainsi que plateresques. Le résultat est superbe et l’on s’y proménerait pendant des heures pour observer chaque détail et profiter du patio et du jardin.

Le palais est ouvert 9h à 19h (attention cependant, si vous voulez voir également l’étage, la visite se fait uniquement accompagné et ce jusqu’à 17h30). Le mardi, l’entrée est gratuite pour les européens (de 13h à17h). Sinon, comptez 8 euros pour la visite complète du palais ou 5 euros pour le rez-de-chaussée et les jardins. Plus d’infos ici.

Nous avons poursuivi notre balade dans Séville en nous dirigeant ensuite vers l’Alcazàr mais ce fut sans compter sur la soif et la chaleur qui nous pesaient : arrêt sangria oblige ! Nous avons soigneusement choisi un bar qui possédait une installation merveilleuse : des parosols-brumisateurs ! Et je peux vous dire que ça fait la différence (et ça fait surtout passer les 15 euros déboursés pour un litre de sangria insipide).

Arrivés devant l’Alcazàr, nous avons trouvé portes closes et donc décidés de continuer à marcher à travers un dédale de ruelles dans lesquelles on croise de très jolies choses. Je crois que c’est l’un des meilleurs moyens de visiter Séville, marcher et regarder.

Ce fut ensuite l’heure de dîner (le moment que l’on attendait tous !). Sur la place Jesus de la Pasion, se trouve un excellent bar à tapas (et je pèse mes mots, c’est limite s’il ne faut pas venir à Séville juste pour aller y manger) : Huelva Ocho. Il a attiré mon attention avec ces deux mots simples : Veggie Friendly. Il n’en faillait pas plus ! Oui parce que Séville et les plats végétariens = zéro. Ici on mange de la charcutaille à toutes les sauces. De toute façon, la plupart ne comprenait pas quand je disais : végétarien/an/ano, ok… without meet or fish… Non plus… Senza carne o pesce… Je voyais briller dans leurs yeux l’incompréhension (mais qu’est-ce qu’elle dit la demoiselle ?) et là, j’ai cru voir le Graal en lisant la carte du bar.

Nous avons commandé un plat de tapas pour chacun d’entre nous, un plato fantasio. 12 euros les cinq tapas et c’est servi très copieusement. Je n’avais rien commandé de particulier, juste précisé que j’étais végétarienne et on m’a apporté un plat délicieux : le meilleur gaspacho que je n’ai jamais goûté (en même temps, je n’avais jamais été en Espagne, c’était facile), des pommes de terre, des petits morceaux de fromage, une salade aux noix, un chèvre chaud et des oignions marinés. J’en salive rien que d’y penser…

Le service était parfait, l’ambiance agréable et on nous a même offert un verre de digestif espagnol à base d’herbes à la fin du repas (un genre de Limoncello mais en plus fort). Nous avons tous tellement adoré que nous y sommes retournés deux jours plus tard. Une adresse à ne manquer sous aucun prétexte ! Voir le site du bar ici. Petits plus : les lundis, mercredis, vendredis et samedis, spectacle de flamenco à 21h30 et une tapa offerte pour une boisson achetée tous les jours jusqu’à 21 heures.

 Prochains lieux que nous visiterons ensemble : l’Alcazàr, le très joli parc Maria Luisa et nous irons aussi à Cadix et Cordoue :)

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23 commentaires

  1. noella

    Superbe, peut être prochaine destination pour moi alors..!
    Et je suis certaine que tu vas adorer Barcelone, une ville unique et folle.

    • LaëtitiaAutrice

      Ah je n’en doute pas une seule seconde ! ;)

    • LaëtitiaAutrice

      C’est une très jolie ville, à voir une fois dans sa vie :)

  2. Lili

    C’est une très jolie ville et tes photos donnent vraiment envie d’aller y faire un tour…

    • LaëtitiaAutrice

      Merci :) Le but c’était aussi de vous donner envie !

  3. Mathilde

    Eh bien quelle visite !
    Mercii ;)

    • LaëtitiaAutrice

      Héhé :)

  4. nad

    magnifiques photos !! j’ai vraiment envie d’y allez c clair un de ces jours il le faut ! mci

    • LaëtitiaAutrice

      Merci beaucoup :) C’est en effet une destination à ne pas manquer !

  5. Une bâtarde

    Ah, Séville… J’ai débarqué la première fois en 2010, et au bout de deux jours c’était déjà dur pour moi de m’imaginer repartir ! Je suis littéralement tombée amoureuse de cette ville.

    Contrairement à toi, qui es tombée sur des andalous pas très accueillants, j’ai fait la connaissance de locaux qui nous ont invité, mon amie et moi, à fêter le sacre de l’un d’entre eux, âgé de 18 ans et qui venait de remporter une corrida – comme toi, je suis plutôt contre ce genre de « spectacle », mais j’ai un peu mis de côté mes convictions, j’étais dans un autre monde. Nous avons fait la fête avec eux toute la nuit, ce qui est très rare car les locaux restent entre eux, et les touristes aussi. Nous avons fini la nuit dans les rues de Santa Cruz à 6 heures du matin, en regardant de loin le défilé de la Virgen, le 15 août…
    Bref, on les a revus plusieurs fois, ça a été encore plus dur de quitter Séville, au bout d’une semaine on faisait déjà partie du paysage !

    Je ne sais pas si tu as l’occasion d’aller un boire un verre à la Carboneria – dans le guide du routard, ils en parlent – c’est un endroit magique qui, de l’extérieur, ne paye pas de mine, mais une fois dedans, on découvre une salle immense aérée par des ventilateurs suspendus au plafond – ça fait très Buenos Aire ! Des plantes vertes viennent s’échouer sur le sol, on s’assoit sur de grands bancs en bois, on sirote un mojito et on regarde ébahis la danseuse de flamenco, qui s’énerve dès qu’il y a trop de bruit dans la salle et prend feu quand son guitariste l’encourage, Ole ! J’adore cet endroit…

    Désolée pour ce long pavé, mais chaque fois que je suis lancée sur le sujet, je m’arrête pas ! En tout cas tes photos sont très jolies… Et fais donc un coucou quand tu viens à Barcelone, je pars y vivre en septembre.

    Besos !

    • LaëtitiaAutrice

      Oh mais non ne t’excuse pas, au contraire ! Ça m’a fait plaisir de te lire :) Je ne connais pas le bar dont tu parles car nous avions un guide Michelin + un guide du Routard mais pas spécifiquement de Séville (de l’Andalousie pour être exacte), je ne l’ai pas croisé (en tout cas, ça ne me dit rien). Ça a l’air bien chouette en tout cas.

      A bientôt :)

  6. Avatars

    ca donne trop envie !! J’espère pouvoir y aller cet automne, comme ca on évite les châleurs et les touristes :) Mais rien n’est sûr, en tout cas tes photos sont magnifiques :)

  7. LaëtitiaAutrice

    C’est certain que pour le coup c’était essentiel d’avoir quelques notions d’espagnol (j’en ai fait cinq ans au collège et lycée, aucun reste ou presque…). Bon à la fin de la semaine, on savait quand même dire l’essentiel pour se faire comprendre au restaurant.

    Je ne suis pas (encore) une grande voyageuse mais Séville est la ville où je me suis sentie le moins bien accueillie. Pour moi, la capitale de la gentillesse reste et restera Londres. Je crois que plus gentils, polis et délicats que les anglais, y’a pas !

    Je te conseille vivement l’appartement. Le propriétaire est très sympa, arrangeant et parle anglais. En revanche, il faut être au minimum quatre (sinon trois chambres, ça n’a aucun intérêt). Il est parfait en tout point (je me serai bien vue y vivre).

    A bientôt :)

  8. LaëtitiaAutrice

    Ah oui Séville est très dépaysante ! En revanche, il faut bien supporter la chaleur et j’avoue que la meilleure période pour y aller doit être le printemps (les arbres qui commencent à fleurir, les températures moins chaudes, etc.)

    Le bar à tapas est incontournable ! En plus, il est super bien noté sur Tripadvisor (une référence !)

    A très vite pour la suite du voyage ;)

  9. L'Heure d'été

    Merci merci et merci !
    Mon mari et moi regardons avec intérêt Séville et l’Andalousie de près, parmi plusieurs possibilités, pour de prochaines vacances en famille. Je pense que nous penserons à ton bar à tapas si jamais nous partons là-bas ! Quant à l’appart’, il me semble magnifique.
    Un billet d’un charme fou, qui fait flotter de jolies couleurs de vacances réussies.
    Nathalie

    • LaëtitiaAutrice

      Bonjour Nathalie :) Je te conseille vivement l’appart. Il est idéal à partager avec deux autres couples (voire quatre, on peut loger jusqu’a huit personnes). Et le bar Huelva Ocho est immanquable ;)

  10. Isa

    J’adore cette ville que j’ai déjà eu l’occasion de parcourir plusieurs fois et je la retrouve avec beaucoup de plaisirs à travers tes photos !

    • LaëtitiaAutrice

      Eh bien, je suis ravie que mon article a ravivé de jolis souvenirs en toi :)

  11. balbc

    jolies images !
    J’étais à Valencia moi cet été et je crois que je tombe un peu plus amoureuse de l’Espagne à chaque fois que j’en vois des images, j’avais adoré Barcelone, tu devrais vraiment tomber sous le charme de la ville je pense.
    :)

    • LaëtitiaAutrice

      Je pense aussi ! Merci pour ton commentaire :)

  12. Clarisse

    Très belles photos !!! Et revoir tout ça m’a fait revenir de très nombreux souvenirs!!! J’ai vécu 6 mois en 2012 à Huelva pas très loin de Sevilla donc autant dire que j’y suis allée plus d’une fois à Sevilla je peux dire que je connais par coeur et pour y avoir vécu l’Andalousie est une très belle région, pour moi la plus belle d’Espagne, sa chaleur (on s’y habitue au bout d’un moment^^), les andalous super sympa, bon c’est sur avec l’anglais ils sont pas les meilleurs mais quand tu comprend pas ce qu’ils disent en andalou ils sont très conciliants! Oui parce que les andalous parlent andalou un dérivé du castillan avec un fort accent du sud (de l’Espagne^^)
    Pour conclure c’est vrai que Sevilla il faut la visiter au moins une fois dans sa vie rien pour la ville et ses habitants, et ça restera une de mes villes préférées et l’Andalousie ma région de coeur !!!

  13. sassine

    Bonjour

    Très belle description de l’Andalousie et de Séville en particulier.
    Je pars cette année du 5 au 12 août 2014, la seule chose qui me fait un peur c’est les températures trop chaudes!