Préparer sa première randonnée bivouac

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En août dernier, j’ai fait ma première randonnée en bivouac en compagnie de Matthieu : 3 jours de marche, 45 km et 2500m de dénivelé dans un décor à couper le souffle – et pas qu’à cause du panorama. C’est la lecture de Wild de Cheryl Strayed en 2014 qui a fait germer l’envie de me lancer un jour ; je voulais faire l’expérience d’une longue randonnée et savoir si j’en étais capable. J’en ai parlé en long, en large et en travers sur Instagram.

L’objectif de cet article n’est donc pas de raconter comment on a vécu ce baptême de l’herbe mais de partager les enseignements que l’on a tirés de nos débuts et de vous aider à préparer votre première randonnée en bivouac. Pour vivre la nôtre par procuration, lancez le mini-documentaire que l’on a réalisé et suivez nos traces dans la Réserve Naturelle des Hauts-Plateaux du Vercors. La rumeur dit que l’on ne voit pas passer les 20 minutes !

Avant toutes choses, je rappelle que nous ne sommes pas des experts et je ne vais pas m’exprimer comme telle – en revanche, je partagerai des ressources compétentes sur lesquelles nous nous sommes appuyé·es. Nous avons fait des erreurs, nous en ferons sûrement d’autres au cours de nos prochaines randonnées : c’est comme cela que l’on apprend, n’est-ce pas ? Mon intention est de participer à rendre les randonnées itinérantes plus accessibles car cette pratique sportive ne devrait pas être l’apanage d’une poignée d’happy few.

En préparant notre première randonnée en bivouac, j’ai souvent eu la sensation qu’il n’était pas permis de débuter. Certains contenus ont eu la fâcheuse tendance de me décourager : Top 10 de ce qu’il ne faut SURTOUT PAS faire, Les ERREURS classiques des débutant·es, Voici une liste de tout ce que vous devez acheter sinon GARE À  VOUS ! 

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Quand on a toujours randonné à la journée, quand on n’a pas grandi dans un environnement qui favorise le contact avec la nature et en particulier la montagne, toutes les choses qu’il faut anticiper peuvent nous submerger. C’est le sentiment que je voudrais vous éviter à travers cet article dont voici le sommaire :

Pour d’autres questions que vous pourriez vous poser avant de préparer votre première randonnée en bivouac, je vous recommande vivement Randonner Malin. Les articles sont complets, clairs et destinés à toutes et à tous.

Un projet carte blanche

Remontons le temps jusqu’en novembre 2020 quand la MAIF m’a contactée pour me proposer de créer des contenus dans le cadre du projet Sport Planète qui soutient des initiatives sportives en faveur de l’environnement. On m’a laissé carte blanche et l’idée de documenter notre première randonnée en bivouac ne s’est pas imposée tout de suite. Initialement, je souhaitais tirer le portrait d’une sportive engagée ; raconter son parcours de son engagement individuel à son engagement collectif, mais cela n’a pas été possible pour des raisons contextuelles.

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Et puis, en y réfléchissant bien avec Matthieu, on s’est dit : pourquoi ne pas raconter nos premiers pas de randonneur et randonneuse longue distance ? Après tout, c’était un vrai objectif personnel que l’on n’avait pas encore eu l’opportunité de réaliser et maintenant qu’elle se présentait, cela aurait été dommage de la manquer ! Comme je tenais à apporter une dimension d’engagement collectif dans le projet, j’ai passé de longues heures à chercher une association en lien de près ou de loin avec la randonnée jusqu’à ce que ma maman me parle de l’ASPAS – l’Association pour la Protection des Animaux Sauvages.

Cette association indépendante crée des Réserves de Vie Sauvage pour protéger la biodiversité ; des sanctuaires où l’activité humaine est limitée à la balade contemplative. Depuis 40 ans, l’ASPAS refuse les subventions publiques pour préserver son autonomie. Grâce à des dons individuels, l’association achète des terrains où la nature peut s’épanouir sans contrainte et sans exploitation. Ces acquisitions permettent de lutter contre l’effondrement de la biodiversité et montrent qu’en s’unissant, on peut agir concrètement pour que la nature reprenne ses droits.

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Aujourd’hui, l’ASPAS est propriétaire de 1200 hectares de Réserves de Vie Sauvage en France. Selon les mots de Madline Rubin, la directrice «cela reste des confettis à l’échelle d’un territoire mais ce sont des confettis qui vont permettre des zones de repos […] des zones où la nature va s’étendre et rayonner au-delà de ses propres territoires.» Je suis fière et heureuse de pouvoir soutenir l’association à travers ce projet Sport Planète – merci mille fois à la MAIF pour leur confiance, merci de m’avoir suivie dans la voie que je voulais emprunter.

Dans un souci de transparence et non dans une volonté de briller par une générosité relative, je précise que nous reversons 1700 € de notre rémunération. Quand le temps manque pour s’engager et si l’on en a la possibilité, on peut aider financièrement des associations. C’est d’ailleurs ce que fait Sport Planète ; alors malgré les difficultés à définir notre projet au début, on peut dire que tout s’est parfaitement imbriqué in fine.

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Le choix de l’itinéraire

On avait beaucoup entendu parler du Vercors et des sublimes sentiers qui traversent le massif. L’an dernier, on avait d’ailleurs envisagé de se lancer dans la randonnée que l’on a choisie pour ce projet mais le temps nécessaire à sa préparation nous a manqué, on a laissé tomber. Au-delà de la promesse des beaux paysages, ce qui nous a plu est son accessibilité. Il n’y a pas besoin de voiture ni pour se rendre au point de départ ni pour quitter le point d’arrivée. Une fois le pied posé sur le quai de la gare de Valence, il suffit de prendre un bus jusqu’à Die où commence la randonnée. Au retour, un autre bus nous conduit de Villard-de-Lans à la gare de Grenoble.

Seul hic spécifique à notre situation ? Sa difficulté catégorisée comme… extrême, hem. Une information que nous n’avons pas considérée en tenant compte des contraintes liées au projet. Faire un effort physique considérable, même si nous sommes tous les deux relativement sportif et sportive, tout en documentant notre expérience s’est avéré plus compliqué qu’on ne l’avait imaginé. Le dénivelé de la première journée ne nous a pas rebuté·es ; on s’arrêtait régulièrement pour prendre des photos, tourner des images et des b-roll, parler à la caméra pour que la vidéo soit la plus qualitative possible. Résultat, on a pris énormément de retard : nous aurions dû dormir au pied du Grand Veymont, dans les faits on l’atteindra le lendemain midi.

On a accéléré la cadence en vain. J’ai mis plus de temps que Matthieu à admettre qu’il nous faudrait un jour supplémentaire pour rallier Villard-de-Lans (éternelle optimiste ou orgueilleuse ?) et que pour ne pas sacrifier la qualité des contenus à produire, il fallait modifier notre itinéraire. C’est donc à Saint-Andéol que nous avons rangé nos bâtons de marche et pris un taxi pour la gare de Grenoble, le sans voiture est raté pour cette fois !

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Comment choisir votre itinéraire ?

Il existe de nombreux sites qui vous aideront à trouver la randonnée en bivouac qui vous convient. Sur Helloways, vous dénicherez des dizaines de randonnées accessibles sans voiture. Regardez aussi du côté de La Fédération Française de Randonnée, du site qui référence tous les Chemins de Grandes Randonnées mais aussi Visiorando ou Les Others. Si vous souhaitez partir avec un·e guide pour une première fois, Chilowé propose des randonnées encadrées qui vous permettront – entre autres – de découvrir les joies du bivouac sans acheter le matériel.

Commencez par une randonnée de 2 ou 3 jours, vérifiez la difficulté du chemin en prenant en compte votre condition physique et le dénivelé qui impactera inévitablement votre rythme de marche, et entraînez-vous à marcher avec un gros sac sur le dos avant de partir – idéalement du poids équivalent à celui que vous porterez en conditions réelles. En Île-de-France, le meilleur sentier pour se préparer au dénivelé est le Circuit des 25 bosses dans la forêt de Fontainebleau qui consiste à monter et descendre 25 bosses pour 341 mètres de dénivelé positif et 341 mètres de dénivelé négatif sur un peu moins de 15 kilomètres. On l’a bouclé avant le départ en 6 heures. C’est intense en août sous des températures caniculaires mais cela nous a permis de préparer nos corps – à la fin de la journée, j’étais bien plus cassée qu’à la fin des 3 jours de marche dans le Vercors. N’hésitez pas à faire du renforcement musculaire et des étirements quelques semaines avant le départ pour partir en forme !

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Dans quel matériel investir ?

C’est la question qui donne le tournis quand on n’a jamais eu à se la poser avant parce que l’on faisait des randonnées à la journée. Sachez que si, pour une première expérience, vous préférez ne pas acheter la totale, vous pouvez louer les équipements et le matériel de bivouac : Decathlon le propose mais aussi des sites comme Les Petits Montagnards – je n’ai pas testé ces services donc je ne sais pas ce qu’ils valent, n’hésitez pas à partager vos expériences en commentaires si c’est le cas. L’autre option envisageable est d’acheter de seconde main. C’est d’ailleurs l’angle du documentaire de Jérémy qui travaillait aussi sur le projet Sport Planète et qui a fait du bikepacking avec du matériel chiné chez Emmaüs. En un mot, il n’est pas nécessaire de dépenser des sommes folles pour s’équiper.

En revanche, il est indispensable de littéralement peser le choix des objets que l’on emporte avec soi puisque quelques grammes en plus par-ci par-là finissent vite par nous surcharger, ralentir le rythme de marche et impacter le corps. C’est là que l’on éprouve les limites du matériel d’entrée de gamme qui n’est pas toujours le plus optimisé, bien que la marque Forclaz de Decathlon se défend en terme de rapport qualité/prix – on a presque tout acheté chez eux pour des questions de budget. Au fil des kilomètres, le poids et l’encombrement de certains équipements se sont faits sentir ; on finira par les changer pour des plus légers. Allez, on fait l’inventaire ensemble ?

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La tenue de randonnée

Elle implique assez peu de dépenses lorsque l’on randonne l’été même si la règle des trois couches s’applique aussi en cette saison. Nous avons eu de la chance, la météo a été clémente et c’est en t-shirts en laine mérinos achetés pour l’occasion que l’on a parcouru le sentier. Un investissement dont je me félicite ! On transpire tellement dans le dos avec le sac qu’il est indispensable de porter une première couche qui évacue la transpiration et qui ne l’absorbe pas comme c’est le cas avec le coton. Voici ce que l’on a pris individuellement pour 3 jours :

  • 1 paire de chaussures de randonnée déjà étrennée. A acheter de préférence en boutique pour les essayer et obtenir des conseils avisés. Les miennes sont des Quechua qui me ravissent depuis plusieurs années, pas une seule ampoule aux pieds à leur actif ! Je les ai choisies en cuir pour le confort et l’imperméabilité.
  • Des bâtons de marche sans lesquels il aurait été beaucoup plus difficile d’avancer sur les pierriers.
  • 1 short et/ou 1 legging de sport si la météo n’annonce pas de mauvais temps. Préférez des matières synthétiques extensibles qui ne retiennent pas la transpiration et n’entravent pas vos mouvements. On peut aussi miser sur des pantalons convertibles en short comme l’a fait Matthieu, ils ont l’avantage d’avoir un effet coupe-vent et de protéger contre la pluie.
  • Première couche : 2-3 hauts en laine mérinos même si pour 3 jours, j’aurais pu me contenter d’un seul. C’est une matière si respirante que je n’ai jamais senti la suée me monter au nez. J’ai commandé les miens en soldes chez Icebreaker qui, pour ne rien gâcher, sont très jolis et peuvent se porter toute l’année. Vous pouvez adopter les manches longues pour une meilleure protection contre le soleil.
  • 2 brassières de sport qui vont elles aussi évacuer la transpiration.
  • Deuxième couche : 1 polaire pour le petit matin, le soir et quand il fait frisquet en randonnant à l’ombre.
  • 3 paires de chaussettes de randonnée montantes et bien épaisses pour isoler du froid la nuit.
  • 1 fine doudoune compacte comme on en trouve chez Uniqlo – dans notre cas, elle a surtout compensé un sac de couchage pas suffisamment chaud, on en reparle plus bas.
  • Troisième couche : 1 imperméable avec des ouvertures sous les bras pour éviter de dégouliner de sueur.
  • 1 casquette et 1 paire de lunettes de soleil pour des raisons assez évidentes.

J’avais pris ma genouillère que j’ai portée seulement le premier jour. Mon genou gauche est fragile, j’ai tendance à souffrir du « syndrome de l’essuie-glace » lorsque je cours et j’avais peur de rencontrer le même problème en marchant. Cela n’a pas été le cas donc je l’ai rangée à partir du deuxième jour car elle me gênait.

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Le matériel pour le bivouac

C’est là que les marques techniques peuvent faire la différence sur le poids final du sac à dos. Les nôtres ont été achetés chez Decathlon et nous avons opté pour des 50 litres + 10 litres pour pouvoir faire des randonnées plus longues un jour avec. Nous sommes tombé·es dans l’écueil classique lorsque l’on débute de trop se charger – notamment à cause des batteries pour recharger l’appareil photo, la GoPro et nos deux téléphones, on avait prévu vraiment large. Avec les réserves d’eau, nous transportions parfois jusqu’à 16 kilos sur le dos, c’est trop croyez-moi. Il est possible de s’alléger sans dépenser des fortunes mais certains équipements comme le sac de couchage coûtent chers quand on les veut légers, peu encombrants et bien chauds.

Nous avions nos sacs de couchages Quechua achetés pour notre séjour dans les Dolomites. C’est simple, je les ai maudits pendant ces trois jours à cause de leur volume et de leur incapacité à nous tenir chaud la nuit. Jérémy m’a conseillé les sacs Cumulus, en particulier le modèle X-Lite 400 pour son excellent ratio poids/chaleur.

  • 1 tente deux places spéciale trek, la nôtre est sans surprise une Forclaz dont on est très satisfaits.
  • 2 matelas gonflables et 2 oreillers gonflables pour le confort, je n’ai pas trouvé ces derniers superflus. C’est beaucoup mieux que de rouler ses affaires en boule dans un sac, nos cervicales nous disent merci.
  • 2 sacs de couchage et 2 sacs de soie pour ne pas salir les sacs de couchages et gagner un peu en chaleur.
  • 2 poches à eau de 3 litres et 2 bidons plats pour stocker l’eau en cours de purification – ce qui s’est avéré totalement inutile dans le Vercors, l’eau des sources était très bonne telle quelle !
  • Si besoin, des pastilles purifiantes type Micropur Forte 100 ou investir dans une gourde filtrante.
  • Des housses de rangement de couleurs différentes pour compartimenter le sac et retrouver ses affaires.
  • 1 réchaud et une popote pour 2 personnes avec des couverts pliables.
  • Des barres de céréales et des fruits secs pour le petit-déjeuner ainsi que les déjeuners. Des plats lyophilisés pour le dîner: on a testé ceux de la marque Voyager disponible au Vieux Campeur. Le risotto aux champignons et le gratin dauphinois sont validés. Du café instantané pour se réveiller et quelques sachets d’infusion pour aromatiser l’eau purifiée car les pastilles donnent un goût de chlore.
  • 2 serviettes microfibres, des lingettes bébé pour faire sa toilette, 2 brosses à dents et un petit tube de dentifrice, un tube de crème solaire SPF 50 en format voyage, un déodorant solide, un peigne, un petit tube de crème hydratante, un baume à lèvres et des boules Quies.
  • 2 couvertures de survie et 1 trousse de secoursvoir les recommandations de la Fédération Française de Randonnée pour la constituer.
  • 2 sacs poubelles pour emporter tous ses déchets et 1 rouleau de papier toilette format standard.
  • 2 lampes frontales, 1 Opinel et 1 briquet 
  • 1 batterie externe 36000mAh qui nous a permis à elle seule de recharger nos deux téléphones, l’appareil photo et la GoPro pour 3 jours.

S’agissant des repas, je sais que l’on aurait pu emporter des aliments secs à cuisiner le soir pour éviter les plats lyophilisés. C’est un choix délibéré que l’on a fait pour des questions de gain de temps tout simplement.

Pour se repérer nous avons utilisé la montre GPS de Matthieu dans laquelle il a entré notre itinéraire sous format GPX (une succession de coordonnées GPS qui tracent le chemin) et c’est très précis : on nous indique quand tourner, si l’on est sur le bon itinéraire ou pas, etc. Nous avions également téléchargé sur nos téléphones avec Maps.me la carte GPS de la zone où l’on randonnait pour y accéder hors connexion et cela nous a permis de modifier facilement notre parcours quand on a décidé de contourner le Grand Veymont. On peut aussi tout à fait se passer de telles technologies et randonner avec une bonne vielle carte IGN.

Concernant la gestion de l’eau, nous avons utilisé notre carte hors connexion pour répertorier les points de ravitaillement. En plus des sources indiquées sur notre itinéraire, nous avons croisé les informations trouvées sur le site du Parc naturel régional du Vercors et Refuge.info au cas où. Cela permet d’avoir plusieurs options et de connaître l’état des sources qui est plus ou moins régulièrement mis à jour. Enfin, pour les prises de vue, on a emporté l’appareil photo de Matthieu (Sony A7 III), un objectif polyvalent (28-75 mm f/2.8) et la GoPro. J’ai également beaucoup utilisé mon iPhone II qui fait de très belles photos et vidéos.

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Les bonnes pratiques en randonnée

L’une des conséquences de la crise sanitaire est la surfréquentation des milieux naturels. Si l’on peut saluer le regain d’intérêt pour le tourisme local qui a un moindre impact en comparaison aux voyages en avion, il faut cependant rappeler que dans la nature en général et dans les Réserves naturelles nationales en particulier, nous ne sommes pas chez nous et on ne fait pas ce que l’on veut.

Quelques règles sont à respecter lorsque l’on randonne pour limiter au maximum les effets négatifs de la présence humaine dans des zones de préservation de la biodiversité. Ci-dessous, je reprends quelques points essentiels listés dans la vidéo mais je vous invite à consulter cet article plus détaillé pour en apprendre davantage.

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  • Nettoyer ses semelles avant chaque nouvelle randonnée. Cela évite de semer à son insu des graines et des germes venus d’autres milieux qui pourraient déséquilibrer celui dans lequel on marche.
  • Ne rien jeter, cela va sans dire. Pas même un mouchoir qui pollue pendant 3 mois – nos mouchoirs conventionnels sont blanchis au chlore, ce qui ne fait pas franchement du bien à la terre. On emporte donc tous ses déchets y compris le papier toilette.
  • Rester sur les sentiers pour ne pas piétiner les herbes et leurs habitants. Pour les pauses pipi et popo, on s’éloigne des chemins par respect pour les autres. On essaie alors de marcher sur des sols durs et dans la mesure du possible, on enterre ou recouvre de pierres le résultat de ces pauses.
  • Toucher des yeux ce qui nous entoure : on n’arrache pas les fleurs et on cueille les champignons uniquement là où c’est autorisé.
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  • Pas de vaisselle et de toilette directement dans les sources et les fontaines. On préfère par ailleurs des produits biodégradables pour tout ce qui a trait à l’hygiène (liquide vaisselle, savon et dentifrice) afin de limiter leur impact sur l’environnement.
  • Bivouaquer sur des terrains plats qui semblent avoir déjà été utilisés pour camper : bien marqués, peu de végétation, etc. Quand on lève le camp, on replace les herbes et d’autres éléments que l’on aurait pu déplacer comme des pierres ou des branches.
  • Refermer les clôtures derrière soi, limiter les nuisances sonores et visuelles pour ne pas déranger les animaux et quand on les croise, on les observe de loin en limitant les bruits pour ne pas les effrayer.
  • Si l’on randonne dans des zones de transhumance comme c’est le cas dans la Réserve Naturelle des Hauts-Plateaux du Vercors, il est possible de rencontrer des patous. Ces chiens protègent les troupeaux, il faut les contourner au maximum. S’ils se dirigent vers nous, on s’arrête, on parle calmement, on place un objet entre eux et nous (un bâton de marche par exemple) et on évite de les regarder dans les yeux.
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Ce que l’on ferait différemment

Pour cette première randonnée en bivouac, il y a des choses que nous avons bien faites : la préparation de notre itinéraire, l’entraînement, l’acquisition de bâtons de marche, l’équipement vestimentaire au point, la bonne organisation des sacs et les réserves alimentaires. Il y a aussi des choses que nous avons moins bien faites et que l’on fera différemment la prochaine fois. C’est ce que je veux partager avec vous pour vous éviter les mêmes erreurs.

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  • Revoir notre rythme de marche à la baisse : faire plus d’étapes, moins longues. Sans historique sur notre allure avec un gros sac sur le dos, nous n’avons pas réalisé que nous placions la barre trop haut – on pensait réussir à faire 20 kilomètres par jour, nous en avons fait 17 au maximum.
  • Inclure les options pour le bivouac dans la préparation de l’itinéraire. Histoire de savoir où nous pouvons dormir pour assister au coucher ou au lever du soleil – autrement, c’est difficile de monter sa tente de nuit et dur de trouver la motivation de se réveiller avant l’aube et espérer rejoindre un spot pour le lever de soleil.
  • Réduire encore le poids des sacs pour rester proches des 13 kilos avec 3 litres d’eau. On pensait avoir fait de notre mieux mais avec le recul, nous aurions pu gagner 2 à 3 kilos chacun en gérant mieux l’eau, en prenant une batterie de moins pour recharger les appareils électroniques, en privilégiant au maximum des formats voyage voire des échantillons (exit le gros tube de crème solaire), en évitant de prendre des objets encombrants inutilement comme l’étui rigide des lunettes de soleil et en investissant dans des sacs de couchage plus légers. Nous avions également emporté des repas lyophilisés en trop pour le matin et le midi, comme si nous allions avoir le temps de sortir le réchaud 2 à 3 fois par jour…
  • Ne pas avoir peur de boire. Nous craignions tellement de manquer d’eau que l’on s’est empêché·es de boire la première journée – mal de tête garanti. On a pensé que tardivement à glisser nos mains dans les sacs pour vérifier l’état des poches d’eau avant de faire des réserves et donc chargé nos sacs pour rien. Nous aurions aussi pu nous passer des bidons et des pastilles purifiantes compte tenu de la qualité de l’eau des sources. Une gourde filtrante aurait suffit et quelques pastilles pour purifier l’eau directement dans les poches si besoin.
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Eh bien voilà, je crois vous avoir tout dit sur notre première randonnée en bivouac qui ne sera pas la dernière. On prévoit déjà une randonnée de même durée aux beaux jours avec des ami·es et notre prochain objectif en duo est le Tour du Mont-Blanc – plutôt en refuges cette fois, on a envie de tester. On aura l’occasion d’en reparler ici ! En attendant, j’espère vous avoir donné envie de vous lancer et laissé penser que vous aussi vous pouvez y arriver si vous avez la possibilité de marcher. Encore un immense merci à la MAIF et à toute l’équipe de Sport Planète pour leur confiance, leur patience et la grande liberté qui nous a été offerte pour réaliser ces contenus.

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12 commentaires

  1. Natasha Échos verts

    Bonjour Laëtitia,
    Merci pour ce bel article, riche en informations utiles pour se lancer dans sa 1re randonnée bivouac ! Ayant grandi à Grenoble, j’ai passé d’innombrables heures dans le Vercors, que ce soit pour les sorties de classe à la journée ou à la semaine, le ski l’hiver ou la randonnée, les piques-niques et les baignades l’été. C’est un joli coin du monde où j’ai de nombreux souvenirs d’enfance et où je retourne avec joie lors de mes passages à Grenoble.
    J’ai souri en lisant ton introduction car je suis justement en train de lire « Wild »… on m’avait dit que ça me donnerait envie d’enfiler mes chaussures de rando à mon tour et c’est vrai que si l’envie de marcher dans les montagnes des jours durant me démange, je ne suis clairement pas encore prête – mentalement et physiquement – pour ce type d’aventure. En attendant, j’ai suivi avec intérêt tes partages sur le sujet !
    Je te souhaite de belles randonnées en 2022 !

    • LaëtitiaAutrice

      Bonjour Natasha, cela me fait hyper plaisir de te lire par ici – et ce avant même que j’ai relayé l’article, je suis d’autant plus touchée :)

      Oh la la quelle chance d’avoir grandi dans cet environnement ! Je garde de bons souvenirs du Vercors en été : mes parents ont parfois loué un chalet quelques jours, histoire de faire une pause sur la route vers l’Italie, et on avait d’ailleurs séjourné à Saint-Andéol. C’était marrant de se retrouver dans cet endroit un peu par hasard – ou disons parce que c’était la seule ville proche dans laquelle on pouvait espérer être retrouvés par un taxi !

      Bonne lecture, je t’envie un peu de le découvrir ! C’est un roman qui a vraiment une place particulière dans mon cœur. A très vite :)

  2. Emilie

    Quel bel article, un énième merci pour ces visuels si inspirants (encore plus au cœur de l’hiver!) et ces conseils pour préparer les aventures itinérantes de 2022 !
    Même en ayant suivi les stories, posts et la vidéo, j’en ai encore appris !

    • LaëtitiaAutrice

      Merci Emilie, ça me fait plaisir ! J’avais peur d’avoir déjà tout dit mais c’est cool de lire que ce n’est pas le cas. Et puis, c’est toujours bien d’avoir un endroit où retrouver tout ce que j’ai pu partager sur Instagram – c’était un plaisir de reprendre le clavier pour écrire ici. J’aimerais tellement avoir plus de temps pour le faire plus souvent.

  3. Aurélie

    Merci pour cet article ! J’ai déjà fait des treks mais jamais en bivouac et ça me tente de plus en plus car j’ai aussi en tête l’aventure PCT…
    J’ai fait le TMB en 2013 en refuges ! N’hésitez pas si besoin d’aide ou de conseils pour la préparation ! Hâte de vous suivre !

    • LaëtitiaAutrice

      Génial, merci – si jamais j’ai ton mail donc :) Ah la la le PCT… J’ai parfois la sensation que ça restera à l’état de fantasme et puis d’autres fois, je me dis : et pourquoi pas ? L’avenir nous le dira :D

  4. Céline

    Bonjour Laetitia, merci beaucoup pour cet article très complet!
    Personnellement, j’aime beaucoup les randonnées mais ma condition physique actuelle ne me permettrait pas de partir pour une randonnée longue comme celle-ci (peut-être à l’avenir quand ma santé sera remise sur les rails) mais mon compagnon envisage de faire une randonnée de plusieurs jours en Corse alors je lui ai envoyé ton article (et je pourrais faire celle qui se la pète en connaissant plein de choses à la randonnée ahahaha)!
    Les photos et la vidéo sont superbes et ça m’a l’air d’avoir été un très beau projet pour vous deux :-)
    Ca fait du bien de voir de beaux paysages alors que la pluie tombe dehors ^^

    • LaëtitiaAutrice

      Bonjour Céline, merci pour ton commentaire ! Je te le souhaite – en attendant, prends bien soin de toi :) Haha, il trouvera sûrement des informations plus complètes sur les sites que j’ai cités en ressources mais disons que de novice à novice, mon article est un bon début !

  5. Pepnaf

    Merci pour cet article si complet et détaillé.
    J’aimerais beaucoup organiser ce genre de randonnée ! J’espère pouvoir me lancer un jour :)
    A bientôt !

    • LaëtitiaAutrice

      Je te le souhaite ! Une sur deux jours, une nuit c’est super pour commencer :)

  6. Lizzie

    Merci pour ce bel article ! Ça fait rêver ! J’y pense depuis un moment mais je ne suis pas sûr d’arriver à dormir en pleine nature.

  7. Florian

    Bonjour,
    Je regarde votre vidéo pour la deuxième fois, avec beaucoup de sollicitude, je la trouve super et bien différente de celles que j’ai pu voir….
    Je trouve que c’est très enrichissant de partager son premier bivouac, de parler des sensations, des imprévus et des erreurs qui ont pu être commises. C’est l’apprentissage. Ça permet aux randonneurs moins aguerris (que je suis finalement) de prendre encore plus de précautions. Merci